Les grandes jours ressemblent à s’y méprendre à des jours ordinaires. On émerge tard, un matin (qui est en fait plutôt un après-midi), parce qu’on a raté le dernier métro le soir (qui est en fait plutôt une nuit) précédent. On renâcle, on se rendort, on se retourne et on renifle un grand coup. En plein mois de Juillet.
Et c’est là, au coeur d’une journée vide où l’on avait justement tout fait pour n’avoir rien à faire qu’émerge l’inspiration: je renifle parce que je suis allergique à la poussière, et qu’il y en a manifestement beaucoup trop dans mon entourage immédiat. Petit tour d’horizon des objets incriminables: draps, couvertures, chauffeuse, dessous de lit, lattes des placards (!)… La liste est longue. Qu’à cela ne tienne, je me laisse prendre au jeu, et je ne regarde pas l’heure tourner.
Plus tard, dans mon appart tout propre et tout rangé, je me rends compte que j’ai au passage réorganisé et déplacé tout un tas de meubles et d’accessoires, chose que je me promettait depuis de longs mois, en vain. Un peu d’élan aura eu raison de couches de flemme crasseuse soigneusement entassée dans les coins de ma tête. Je suis pas peu fier, sûrement un peu trop: à force de remuer de la poussière toute la journée, j’ai le nez écarlate, les yeux en crue, et la gorge hérissée. On va dire que c’était de l’investissement à long terme.
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