Les grands moments de calme sont toujours trompeurs. L’énergie part ailleurs, alimente d’autres projets et parfois elle revient à son point de départ. Et j’aime tellement la photo que je ne vois pas comment elle ne pourrait pas y revenir un jour.
Je ne prends plus que des photos de famille depuis mes dernières sorties street avec Nico, rien de très publiable ici. J’ai déserté les photos du quotidien à la maison et au bureau depuis que j’ai les bras pleins de marmaille.
Il y a quelques années je bavardais ici dans le calme de la fin de soirée. Ces heures-là sont désormais réquisitionnées pour le sommeil et le réveil à 6h du matin. Dans un premier temps j’ai utilisé ce calme du tout petit matin pour méditer et pour courir, pour remettre du calme dans mes journées si bruyantes et pleines.
Et puis une vilaine et longue bronchite m’en a détourné, et un arrêt maladie m’a mis sur la touche pendant 10 jours. Comment s’occuper pendant si longtemps en dehors de toutes ses habitudes, qui ont été si longues à former?
J’ai tout vidé. Le frigo, les placards, les boites à photo, à lettres, à souvenirs… J’ai tout pris en pleine face. J’ai essayé de nettoyer un peu, relancer quelques vieux amis, trier et jeter. J’ai fait la paix avec moi-même, encore une fois. J’ai demandé pardon, encore une fois. J’ai donné, un peu de temps, un peu de patience, un peu d’énergie, un peu à manger, un peu d’argent.
La quarantaine approche, et je crois que je suis serein.
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