J’ai été assez surpris et épaté par le travail d’Elisabeth Rull qu’elle a appelé de manière à la fois très froide et très enfantine “Mon père va mourir” (lien, suivre les “pages suivantes”, il y a 14 photos). Deux étés, à deux ans d’intervalle, au chevet de chacune de mes grands-mères, j’avais ressenti ce besoin au moins de figer l’instant, ou mieux, de les rendre belles jusqu’au bout.
Même vulnérable, déformé par la maladie, l’être aimé garde certaines expressions, certaines postures, il est seulement très difficile de bien vouloir le voir au delà des ravages qui se lisent sur son visage. J’ai essayé de capter quelque chose de ces instants coincés en chagrin et courage, et je suis content d’avoir au moins un cliché dont je sois à peu près fier. Je ne le publierai pas, pas tant que quelqu’un de très proche s’y opposera, mais au moins je ne regretterai pas toute ma vie de ne pas avoir osé sortir mon appareil photo dans un moment aussi peu approprié.
dehors: Tout est dans les quelques grains de sable soulevés…(lien)
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