J’avais gardé dans un coin cet article du monde qui parlait du rôle des aliments dans le développement des cancers (lien). J’ai eu droit à une bonne piqûre de rappel à noël quand ma mère m’a expliqué avoir lu le bouquin dont parlait l’article, et m’a donné une longue liste d’aliments à proscrire ou au contraire à prescrire. Avec comme remarque innocente que nos végétariens/baba cool/amateurs de méditation de la génération 68 n’avaient peu être pas tout faux sous leur air ringard.
Hier en rediscutant écologie avec des collègues, même son de cloche. L’un d’entre eux me fait remarquer que l’écologie c’était plus sympa quand il s’agissait de sauvegarder des pandas en achetant des autocollants WWF et d’avoir une pensée émue pour les pingouins qui se faisaient cramer aux UV à cause du trou dans le couche d’ozone. Depuis, l’écologie est rentrée dans nos salon via le thème du changement climatique – thème qui en cache quelques autres je rappelle, dont l’écodiversité n’est pas le plus anecdotique – et s’impose de plus en plus comme un diktat de politiquement correct.
Le côté idéologie utopiste fumeuse à laquelle on adhérait par principe à condition que ça n’affecte pas notre quotidien douillet n’est plus d’actualité, et il serait temps de requalifier certains comportements atypiques en bonnes pratiques, tout en se débarrassant de certains travers névrotiques. Manger moins de viande (surtout rouge) n’empêche pas de la savourer, et permettra peut être un mode de production agroalimentaire moins barbare, en plus d’économiser des coûts énergétiques astronomiques. Prendre le temps de méditer force à déstresser, mais peut être orientée vers un sujet très concret: essayez donc de passer 30 minutes au calme à récapituler qui était vos amis en 2003, où vous avez passé vos vacances 2004, les films que vous avez préféré 2005, ça fait travailler la mémoire et ça aide à prendre du recul sur tout un tas de détails qu’on néglige souvent.
Ceci n’est pas un légume vert. C’est une myriade de petites choses qui peuvent vous aider. Regardez le donc de plus près.
Voilà tout à fait le genre de photo + texte que j'apprécie ici et qui sied bien au nom de domaine !
Surtout quand l'image présente un aussi beau flou de profondeur de champ, ca ne peut qu'inciter à lire son accompagnement !
Hier soir je suis tomber sur une émission qui parlait du prix du pétrole, qui ne redescendra pas et cela vaut mieux, car ca incitera ceux qui le consomme à l'économiser, voire à s'en passer. Mais il faut autant de volonté politique que d'initiatives citoyennes pour que ça bouge.
Rien de ce qui est politiquement correct et à la mode dans les conversations de salons n'est nouveau, et c'est dommage qu'on n'ait pas écouté ces “ringards” quand ils se sont manifestés la première fois, ça nous aurait peut-être évité bien des désastres (planétaires ou individuels).
Bref, mieux vaut prévenir que guérir, c'est ce que je dis à ma grand-mère qui ne comprend pas qu'on surveille son cholestérol à même pas 30 ans.
Aaaah le prix du pétrole, vaste sujet! 🙂
C'est un petit peu plus compliqué, parce que la fambée actuelle a trois sources indépendantes.
La première, tu as raison, c'est l'augmentation du nombre de consommateurs et la finitude des stocks. Elle pousse donc doucement et progressivement à la hausse. Elle est conjoncturelle à long terme.
La deuxième est au contraire structurelle. On manque de capacité de raffinage depuis les années 2000, et les nouvelles unité de raffinage ne seront finies que dans quelques 2-3 années. Donc on peut s'attendre à une influence à la baisse à cette période.
La dernière est conjoncturelle, mais beaucoup plus court terme. Quand les marchés des actions sont hésitants, les investisseurs placent leur argent ailleurs, par exemple dans l'or (très stable), les dettes d'Etat (stable) ou des produits dont on pense qu'ils vont prendre de la valeur… comme le pétrole par exemple. Ce faisant, on fait monter les cours artificiellement, mais cette situation ne dure que le temps de la faiblesse du marché actions. Donc d'ici 1 à 3 ans on peut espérer un surévaluation spéculative moins marquée, donc une baisse relative.
J'en parlerais bien plus souvent, mais j'ai un peu peur de refroidir un certain nombre de lecteurs… :p
J'ai eu des cours d'économie jusqu'en des mes études supérieures, je comprends assez bien ce que tu dis. Ce n'est pas pour autant que j'aime parler “marché”, la spéculation me fait vomir, même si j'adhère à l'esprit d'entrepise du capitalisme.
Mais ceci est un autre vaste sujet qui va refroidir encore plus de lecteur 😉
Et si tu ouvrais un blog “simplement” écrit pour parler de tous ces sujets mercantiles qui passionneraient peut-être un autre lectorat ?
(le sujet de l'émission a tourné plus autour de “comment faire pour vivre avec le pétrole cher” plutôt que “pourquoi le prix augmente” ; c'est lié, mais ce n'est pas tout à fait la même chose)
PS : la boite du formulaire est un peu petite pour les longs commentaires :p
Le marché est juste un système de transfert. Sur le marché, s'échange le trop plein et les besoins de cash, le moteur étant les intérêts pour le premier, et les projets à financer pour le second. Il n'est pas bon ou mauvais par nature. De même la spéculation récompense les valeurs prometteuses et les investisseurs bien renseignés, le premier rendant service à des consommateurs, le second mécanisme poussant les investisseurs à connaître la réalité des entreprises derrière les actions. Tout système a malheureusement ses abus et ses limites, au régulateur de le perfectionner.
Ouvrir un blog dédié? C'est tentant mais j'ai déjà du mal à poster du contexte pertinent et bien mis en forme ici… 😉 Sans parler des projets IRL qui traînent dans les cartons (qui a dit expo?). :p
Il te manque un élément non négligeable qui a été évoqué hier : le coût d'extraction. On a toujours exploité le plus facile, le moins cher, quitte à laisser 40 à 60% de brut dans les gisements. Il y a 20 ans, la tarte à la crème était la RAP, récupération assistée (ou améliorée) du pétrole. Par exemple en Roumanie, on faisait monter artificiellement la pression des gisements en brulant in situ une bonne partie du gaz.
Aujourd'hui on explore off shore et les fameux schistes bitumineux. Le cout d'extraction est multiplié par 2,4,ou 8 .., mais surtout les risques écologiques sont monstrueux ; cherchez un peu, il y a eu un article dans le Monde au printemps sur le sujet, concernant l'Alberta, catastrophique!
Et puis pour reprendre encore un argument d'hier le nationalisme des pays producteurs, qui n'a pas que des inconvénients, fait monter le prix. Ce qui signifie en fait que nous vendons notre pays et son industrie, en échange de l'énergie. Si seulement l'argent ainsi dégagé servait les démocraties : c'est loin d'être le cas, l'Algérie en est un bien triste exemple.
Je vais faire plus court que les commentaires précédents (sans renier leurS qualitéS) :
J'adore. J'adore la photo, le texte. Tans sur le fond que sur la forme.
Coup de chapeau. Une fois de plus.
La photo semble une représentation parfaite des fractales. (mais je n'ai pas reconnu le légume ainsi fractalisé ?).
Penser à qui étaient vos amis en 2003 : précisément pour moi le genre de réflexion à éviter étant donné ceux que j'aimais bien fort ou fort bien et que ma collection 2005/2006 de malheurs a éloignés.
Enfin, ça doit vraiment être dans l'air du temps, mais la réflexion tant sur les aliments que sur les comportements écologiques, au sujet desquels ce qui était le fait d'un petit lots regardé comme des originaux ou ringardisés, est en passe de devenir l'attitude obligée des lendemains qui déchantent, pas plus tard que mercredi, je me la faisais.