L’arbouse est verte. D’envie. Elle est tellement jalouse de la beauté du papillon. Pourtant lui aussi était encore petit, moche et vert il n’y a pas si longtemps. Elle sait qu’elle sera elle aussi bientôt colorée, sucrée, odorante, au top de son attractivité. Elle finira par larguer ses amarres et peut-être même parcourir le monde.
Mais comme le papillon, la gloire et la liberté sera de bien courte durée. Vite semer la graine de la vie à son tour, disperser son énergie pour lui assurer un terreau fertile, se gâter et disparaître.
Alors soyons verts, soyons immatures, et soyons en fier surtout.
“Le diable nous emporte
Avec les feuilles mortes
Au grand bal des fantômes
Papillons jaunes
Ou dans quelque manège
Sous les flocons de neige,
Angéliques et mouillants,
Papillons blancs.”
(Thomas Fersen)