Paris a deux faces, on connaît: pile – le rond point de l’Etoile avec son monument assiégé par la circulation – et face ses arrières-cours et jardins aux statues plongées dans leurs pensées…
La banlieue parisienne a deux faces également, moins flamboyantes, mais pas moins extrêmes. Créteil Préfecture, ex-terminus de la ligne 8, tout le monde descend quand même. Bousculade dans les escalators, tunnel grillagé à l’affichage sauvage, enjambant une autoroute grise, zonards qui traînent en bas de l’UGC, passage piéton où les voitures forcent le passage à l’entrée du centre commercial, le mal nommé Créteil Soleil avec son sigle jaune pâlichon.
De l’autre côté du centre commercial, le lac de Créteil, ses canards jouant à cache-cache dans les roseaux, les enfants qui jettent des miettes, les maquettes de bâteaux qui dérivent nonchalamment, la mosquée et ses croissants, les cygnes qui s’arrachent péniblement de la surface de l’eau, l’îles où les jeunes mariés se font prendre en photo, les pêcheurs arrêtés dans la temps, les cris du centre de voile, les terrasses des cafés qui bourdonnent.
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