a-tension

blackberries under the trees

blackberries under the trees

3 June 2009

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Nina Simone parlait des ‘Strange fruit hanging from the poplar trees’ en parlant des noirs lynchés [(lien)](http://fr.wikipedia.org/wiki/Strange_Fruit)… Ma version comporte également des fruits bizarres et une corde – ou plutôt un sacré fil à la patte… Serez-vous deviner lequel?

  • Model Name: DSLR-A700
  • Date: 2009:06:03 16:04:02
  • Exposure Program: Aperture priority
  • Exposure Time: 1/80
  • F Number: 5
  • ISO: 400
  • Focal Length: 105
  • Exposure Mode: 0

8 comments

  1. Southern trees bear a strange fruit
    Blood on the leaves and blood at the root
    Black body swinging in the Southern breeze
    Strange fruit hanging from the poplar trees

    Abel Meeropol

  2. Certains métiers sont très hermétiques. On quitte le lieu de travail c'est fini pour la journée. D'autres métiers appellent par nature un investissement plus fort. Ce sont les métiers de l'exploitation. Les hôpitaux, les aéroports internationaux, les équipements des opérateurs télécoms ne s'arrêtent pas le soir ou la nuit. On en retire généralement une vraie satisfaction, dans un métier motivant car il a un sens qui s'appuie sur une réalité civile, contrairement au projet inconnu d'une entreprise isolée. Par contre, c'est à double tranchant car c'est la fatigue sournoise de la veille permanente. Mais c'est l'expression même de la vie.
    Ces métiers ne sont pas valorisés actuellement. C'est dommage, on valorise plus le chef de projet qui met des dates absurdes au hasard dans des tableaux excel, que le pilote de Production qui dépanne concrètement le Service aux utilisateurs bloqués. ..
    Et puis il y aussi le phénomène de la tête qui continue à mouliner, même après la journée de travail. C'est autre chose, mais ça revient un peu au même dérangement. On y pense tout le temps, parce que la tête est trop pleine d'informations, d'émotions, de réflexions inachevées.
    Le fil a la patte n'est donc pas tant la framboise sans-fil que l'énergie cinétique qui anime encore les neurones même après avoir arrêter de pédaler, au moins pour ce soir.

    Mais “Ruminer n'est pas réfléchir” : c'est mon mantra du moment.

    😉

  3. C'est exactement de la “tête qui continue à mouliner” que je voulais parler – vu que c'est ce qui commence à m'arriver: je me réveille à moitié durant la nuit et je me rend compte que mon cerveau rebranche automatiquement sur le boulot…
    Là où la mûre est perverse – je cite mes nombreux collègues – c'est que c'est comme une série télé: tant que tu as l'épisode d'après, tu veux être au courant tout de suite. Une autre image c'est la bourse: tu as beau connaitre ta stratégie et avoir passé tes ordres seuil/limite, tu surveilles juste parce que c'est à portée de main. Ben les mails du boulot c'est pareil: tu as lancé un scud avant de partir le soir et tu sais que le destinataire a une mûre et qu'il va répondre dans la nuit – donc tu surveilles pour savoir, et fatalement pour continuer l'histoire.

  4. Bonne image que celle de la série télé, c'est tout à fait ça. Je soulignerais donc que c'est ce mouvement qui fait que celui qui est dedans trouve normal de continuer à suivre, et que celui qui ne connait pas ça trouve complètement débile de ne pas décrocher. C'est un peu comme s'enfiler en une fois toute une saison de Desparate Housewifes, c'est sûr que c'est pas très malin, mais on ne le vivrait pas comme une torture, on est dedans c'est tout.
    Par contre c'est usant… très usant. Comme si avoir un coup de retard est perdant. Pour quel enjeux ? Pour un peu de tranquillité le jour suivant au boulot… ou plutôt un peu moins de pression, ou d'im-pression d'être en retard. Je dis a-tension…? 😉

    Quel est cet univers de cadres intellectualisants et informatisés dans lequel nous sommes ?

    Est-ce le cap de la trentaine qui nous amène à plus de responsabilités, plus de “vision transverse” (expression à la mode), nous aspirant maintenant autant notre énergie ? Est-ce simplement une forme vicieuse de saine motivation (ya plein de gens à qui ça ne viendrait pas à l'esprit de se projeter dans leur univers de travail, de se l'approprier, de prendre en compte leurs relations professionnelles…) ?

    Est-ce simplement encore une épreuve pour grandir ?

  5. Je serais bien tenté de répondre 2 choses:
    * d'une part que tout ce a quoi nous travaillons sera ringard et dépassé dans 5 à 10 ans – ça ne vaut pas tant le sacrifice que ça avec du recul;
    * d'autre part que tout ce dont on a besoin pour évoluer ce n'est que prendre du recul par rapport à notre manière de travailler pour arrêter de pédaler dans la choucroute – donc changer souvent aide;
    De toute façon je me force à regarder les séries trèèèèèès lentement au grand désespoir de ma housewife préférée – pas de surprise dans ma manière de considérer mon boulot dès lors. Et la femme a évidement un longueur d'avance sur l'homme – ne serait-ce que parce qu'en ayant un enfant elle relativise assez rapidement l'intérêt de la carrière! 🙂

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