La bourse a vraiment une gueule de terre brûlée en ce moment… Comment en est-on arrivé là?
1- Prenez une période de bonne croissance, prêt à taux faibles, immobilier qui monte. Prêtez à tout le monde, surtout à ceux qui sont peu sovables, et profitez en pour leur prêter à un taux plus élevé puisque vous prenez un risque. Vous travaillez sur le marché dit du subprime.
2- Ce risque vous ne voulez pas le garder pour vous. Vous vendez donc une partie de ce risque à des banques en les titrisant. Les banques veulent elles aussi se débarasser d’une partie de ce rsique, ils la vendent donc sous forme de produit financier appelé dérivé de crédit (CDO par exemple) contenue dans un fonds. Tant que l’immobilier croît, le fonds prends de la valeur et tout le monde est content.
3- Les prix de l’immobilier ne pouvant monter jusqu’au ciel, les prix stagnent puis baissent, et les emprunteurs qui compaient sur la plus-value de leur bien pour vous rembourser en cas de problème ne le peuvent plus. Votre boîte de subprime finit par crouler sous les défauts de paiement et coule. Et comme elle n’est pas la seule, une très large partie des titres vendus aux banques ne seront jamais remboursés. On ne sait même plus combien valent ces dettes, puisqu’elles ne trouvent plus d’acheteur (les prix sont fixés par le rapport offre/demande).
4- Les banques ne se font plus confiance, elles ne savent pas qui avait combien de dettes pourries dans leurs actifs, elles ne veulent plus se prêter d’argent. Pour compenser, les fonds doivent vendre leurs actifs de bonne qualité, faisant chuter les prix des actions. Ils débouclent leurs yen carry trade (j’en avait déjà parlé ici: lien), faisant flamber le yen. Les banques centrales jouent leur rôle de prêteur de dernier ressort et mettent des liquidités sur le marché, mais les anticipations des financiers sont résolument orientées à la baisse, et la psychologie l’emporte sur le pragmatisme.
Pour ceux qui sont arrivés jusque là et qui ne craignent pas un peu d’anglais, le point de vue d’un analyste qui explique que les régulations bancaires censée protéger du risque n’ont pas permi d’éviter cette situtation parce que la finance génére du gain avec du risque, et que par conséquent on ne peut totalement le contrôler.
“Remember first that, on its own, the mortgage crisis is small beer. Recall next that most serious financial institutions must have made adequate provisions to face this long-expected crisis, some call it normalization. Note that the large central banks have shown that they have learnt the lesson from past crisis and quickly moved to provide the interbank markets with the required liquidity. The situation is basically sound. But financial markets are always subject to self-fulfilling prophecies: if they believe that things will go wrong, things go wrong. That’s where we stand now.
Isn’t it very frustrating to find ourselves, once again, on the verge of disaster and realize that our well-being depends on the whims of a few financiers not particularly known for being sedate? Why can’t we prevent this once and for all? The sad thing is that armies of regulators and supervisors have being doing just that for years and years. Remember Basel II, meant to be even better than Basel I? Nowadays banks are so tightly regulated that it is almost not fun anymore to be a banker. Well, almost. Banking is about lending, and lending is risky. In addition, as we all know, high risk means high (expected) return. Naturally, bankers have responded to regulation by carrying on with lending, risky and not risky, but they have been subcontracting the risk that they are not supposed to hold. The great securitization wave is partly a consequence of the great regulation operation.
The deeper moral is simple. Financial markets exist to do risky things. The more risk they take, the higher the (expected) returns. You can use regulation to squeeze risk out of a segment of the market, say banks, but you don’t eliminate the risk, you just move it elsewhere. New segments, say hedge funds, emerge to take over the risk and the high (expected) returns that go with it. The problem is that little is known of the new segment and its players, so the armies of regulators and supervisors that protect us look in the wrong direction because they don’t know where to look. There has been much talk about regulating the hedge funds; it might happen, so the game will move elsewhere. The only way to eliminate financial crises is to fully eliminate risk. Kim Jung Il knows how; eliminate financial institutions. But that means no (expected) returns.”
(source: lien)
Dans la nuit d'avant-hier, j'ai rêvé d'un rebond de la bourse.
Mes rêves étant toujours prémonitoires… à bon entendeur, profitez-en 😉
Bravo pour le cours sur les subprimes et content de constater que l'analyse de l'analyste rejoint ma propre analyse du phénomène.
pas drôle en anglais
Pour changer de sujet, ce paysage me fascine 🙂