On était inséparables. Il contenait l’essentiel. Mon identité, ma santé, mes droits de citoyen, ce qu’il faut pour travailler, ce qu’il faut pour subsister. Je me foutais pas mal de sa peau simili-cuir et de ses coutures vieillissantes, il aurait certainement fini sa vie dans mes mains. Et pourtant.
Une main discrète aux doigts de fée l’a effleuré l’espace d’une seconde, et notre vieille histoire de fidélité ne fût tout d’un coup plus rien. Je ne me suis pas rendu compte tout de suite que “nous” c’était fini, je ne l’ai même pas entendu fermer le rabat du sac en partant. Ce n’est que bien après que j’ai compris. Enfin non, en réalité je ne comprends toujours pas. Peut être vaut-il mieux que je ne sache pas. Si ça se trouve il a rencontré la mauvaise personne et a fini dépouillé dans un sac poubelle.
Je n’ai perdu qu’un simple portefeuille, mais aussi un petit bout de confiance en l’humanité. Et ma relation avec mon nouveau portefeuille ne pourra jamais la même.
Ouais, y a comme un écho, évidemment… C'est pas l'objet, c'est ce qu'on met dedans (de matériel et de symbolique), qu'il est rageant de perdre. Grumpf. (Bon, mais laisse au nouveau portefeuille une chance de te séduire quand même 🙂 )
L'avantage d'être paranoïaque c'est qu'on est jamais déçu au moins… Mais bon.
Le mien m'ayant été dérobé en juillet (et je n'ai toujours pas remplacé certains des papiers, il serait grand temps), je sais l'effet fait et compatis.
Il avait suffit de 5 mn d'attention portée sur autre chose intensément, et zou.
Le mien était relativement récent, donc j'avais relativement peu d'attachement envers l'objet lui-même en revanche des photos et bouts de papiers perso, quelques numéros de tél, des adresses … dont j'ai crains un moment qu'ils ne soient tombés en de mauvaises mains. Le nouveau ne contient que de l'impersonnel et du stricte utilitaire.
Arf mon pauvre c'est nul, et de ne pas voir le moment crucial c'est vrai que c'est affreusement désagréable, on ne comprend pas, on doit à un moment renoncer et se faire à l'idée que c'est fini… berk berk. Courage ! :o)
Je devine que ce n'est pas à bord du RER A qu'on te l'a chourré.
Ici (Nicaragua et autres pays centre-américains), on ne vole pas les porte-feuilles; on les demande gentiment à l'aide d'une arme à feu et d'un sourire. C'est plus social, il y a de l'interaction entre humains plutôt que des larcins effectués en toute lâcheté.
Joyeux Noël 😉
-R, qui n'utilise plus de porte-feuille depuis quelques mois.