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l'Etat ce n'est pas moi!

l'Etat ce n'est pas moi!

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“Liberté, égalité, morosité” titre le monde. Et donne dans un article assez intéressant quelques éléments qui permettent d’expliquer cette image de morosité et de déclinisme qui sévit en France.

Introduction choc classique: “Un sondage du réseau Gallup mené en 2013 dans 51 pays les sacre ainsi champions du monde du pessimisme, loin devant les Afghans ou même les Irakiens.”

Puis on rentre rapidement dans le détail du propos: “Ils se disent inquiets pour leur avenir, mécontents de leurs élites, déçus par leur école : à les entendre, leur pays va à vau-l’eau, leurs élus sont des incapables, leur économie est en lambeaux.”

Je ne détaille pas le passage sur la scolarité qui me tient beaucoup à cœur (un véritable cas… d’école!) pour passer directement au passage suivant:

Pour M. Dubet, cette étrange corrélation entre l’efficacité de l’Etat et le moral des Français est un legs de l’histoire. “Notre modèle jacobin est construit autour du face-à-face entre le citoyen et l’Etat : l’individu acquiert son autonomie grâce aux grandes institutions, poursuit-il. Ce n’est pas le cas dans les modèles protestants ou libéraux, où l’autonomie du citoyen passe par la communauté et les corps intermédiaires. Pour les Français, le volontarisme et le colbertisme doivent protéger le pays des tragédies de l’histoire. Quand ils n’y parviennent pas, les citoyens ont le blues. L’échec de l’Etat est vécu comme une blessure personnelle.”

Aaaaaaah, mais oui! Quand on a grandi avec des manuels d’histoire bourrés de rois soleil, de philosophes des lumières, d’empire colonial, de la langue de la diplomatie, d’appels au soulèvement contre les envahisseurs et de discours ronflants sur le manque de pétrole et la richesses d’idées… la lecture d’un quotidien peut paraître un peu fade!

Certes, mais. Pour autant de signes de grandeur flamboyante, combien d’errements et d’erreurs au quotidien sur lesquels l’oubli collectif est (heureusement) passé? Pourquoi ne pas nous autoriser cette même patience en regardant notre propre époque? Pourquoi nous identifier tellement à notre Etat – ou pour d’autres à notre entreprise – et se prendre les critiques qui fusent pour soi, comme autant d’atteintes à notre ego?

Je trace le parallèle avec la scolarité: quand un débat émerge / quand un prof pose une question, pourquoi ne pas afficher nos opinions / réponses sans honte ET sans passion? Ecouter les opinions / réponses des autres SANS se moquer de leurs erreurs?

Si on définit notre identité comme étant la somme de nos opinions, alors on ne peut plus avoir tort, on ne peut plus changer d’avis, on ne peut plus douter – au risque de se trahir soi-même. Soyons désinvoltes, n’ayons l’air de rien?

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