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il y a quelqu'un dans cette tête?

il y a quelqu'un dans cette tête?

17 March 2007

Info, rate & Comments

Autant le dire tout de suite, ‘INLAND EMPIRE’ n’est certainement pas un film que je recommande à tout le monde. Je n’irai même pas jusqu’à dire que les 3h passées en salle obscure ont été un plaisir. Non, ce n’est pas le genre d’émotion que David Lynch cherche en général à distiller dans son laboratoire expérimental, ni à instiller à son cobaye de spectateur. Je suis pourtant convaincu que c’est un très grand réalisateur, et qu’il y a beaucoup de matière à réflexion dans ce film, mais je n’irai pas crier au génie tant que mon rationnel n’aura pas rattrapé le niveau d’excitation de mes nerfs.

Je ne m’étend pas sur le contenu, sinon les 10 lignes fatidiques au delà desquelles on ne me lit plus guère seront vite dépassées. A ceux qui l’ont vu, quelques pistes à creuser cependant. Les tout débuts et toute fin de films chez Lynch en disent beaucoup. La polonaise brune qui pleure devant son écran de télé pourrait bien être en train de regarder le film qu’a tourné Niki Grace. Ou calquer ses propres déboires amoureux avec un mafieu (polonais, donc) sur l’actrice d’un de ses films fétiches. Il est donc normal que quand le rêve se dissipe, elles s’embrassent et redeviennent ‘une’. Le personnage auquel elle s’identife voyage donc au grè de ses souvenirs de l’univers du film à son univers passé en pologne. Arg, j’ai dépassé les 10 lignes…. 🙂

edit 14:30: “David Lynch a évoqué lors de son interview à Variety le fait que le titre devrait être écrit en lettres capitales.”, dont acte. Par ailleurs, David Lynch nous précise “it’s supposed to make perfect sense”, pour ceux qui en doutait.

edit 17:00: Le ciné club de caen propose un résumé suivi d’une interprétation qui confirme mes premières impressions… très intéressant. (lien)

  • Model Name: DYNAX 5D
  • Date: 2007:03:17 12:49:21
  • Exposure Program: Normal program
  • Exposure Time: 1/125
  • F Number: 2
  • ISO: 200
  • Focal Length: 50

4 comments

  1. J'aime la photo, ça tombe bien ! 😉

    “je n'irai pas crier au génie tant que mon rationnel n'aura pas rattrapé le niveau d'excitation de mes nerfs” : aie aie aie mais pourquoi vouloir tout rationnaliser ? Personnellement je me suis éclaté pendant le film ! Mais bien entendu je ne dis pas que tout le monde doit s'éclater en le voyant, et je ne prétend pas que c'est un film facile ou quoi que ce soit, au contraire.

    Il avait déjà le mérite d'être différent et de correspondre à ce qui me plait … un peu trop long sans doute.

    Il y a de multiples façons de donner un sens à Inland Empire, j'en avais construit une autre. C'est d'ailleurs un des buts avoués de Lynch, chacun peut trouver ce qu'il y cherche. J'en reviens donc au début, pourquoi ne pas laisser du flou tout autour des morceaux qu'on a imbriqués ensemble ? Un peu comme en bas à droite de ta photo ?

  2. Désolé, je vais être un peu désagréable (mais j'ai le droit car je vote souvent :-p). En fait, je trouve que dans cette photo, c'est l'objet qui est marquant et pas la photo de l'objet.

  3. yannick: Parce que le flou représente précisément la frontière entre les deux manières d'apprécier ses films: le ressenti immédiat, et le prétexte sous-jacent ie l'histoire. C'est une erreur de chercher l'intérêt du film dans l'histoire qu'elle raconte, vrai. C'est une erreur de chercher à comprendre l'hsitoire en se basant uniquement sur le rationnnel, vrai. Mais le film a été composé autour d'une idée, un concept, et je vomit la théorie des images montées au hasard. Lynch, pas plus que Picasso, ne laisse rien au hasard dans le montage final. Le hasard guide uniquement la conception. La recherche de l'idée sous-jacente au film est donc pour moi la seconde moitié du plaisir, et je ne m'en priverai sous aucun prétexte! 🙂

    jug: Il n'y a pas de hiérarchie ici, heureusement…nul besoin de voter régulièrement pour donner son avis, il suffit qu'il soit suffisament bien argumenté. Concernant ta remarque, tu devrais reparcourir les archives, tu verras que la chasse aux objets insolites a toujours été partie intégrante de ma démarche (exemple: lien).

  4. Oué, tu n'as pas tort car c'est exactement le processus qu'a suivi Lynch dans ce film : il a tourné sans avoir de scénario vraiment défini, scènes après scènes. Par contre le montage est plutôt réfléchi, d'ailleurs il explique que désormais, grâce au numérique, il peut monter directement ses films lui-même, ce qui lui permet de mettre en pratique directement ses idées sans avoir à les traduire à un monteur (et il rajoute que cela l'empêchait de réaliser certaines choses car il n'arrivait pas toujours à exprimer exactement son idée).

    Bref, je ne vais pas recracher les interviews que j'ai lues :p

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